Le second confinement était annoncé comme fatal pour des pans entiers de l’économie française, déjà fragilisée par l’arrêt brutal de toute activité en mars-avril.
Il semble en réalité que ce second confinement ait entrainé une baisse moindre en raison de l’adaptation rapide des entreprises à ces nouvelles contraintes. La reprise économique se fait déjà sentir, confortée par l’annonce de plusieurs vaccins efficaces.
Nous avons voulu vérifier cette tendance en analysant la dynamique de l’emploi en ce début décembre.
Un volume d’offres à la hausse sur un an 
Meteojob a analysé les offres d’emploi proposées au 1er décembre 2020 et les évolutions par rapport à début décembre 2019, dans la période pré-COVID.
Premier enseignement :   le niveau des recrutements est reparti à la hausse en cette fin d’année. Par rapport à décembre 2019, le nombre total d’offres d’emploi sur meteojob.com est même progression de 5 % !
Comment sont réparties les offres ?
Sans surprise la santé arrive en seconde position des secteurs les plus en demandes de personnel. La distribution et le commerce de détail résistent bien malgré la fermeture des petits commerces, lors du second confinement (5e place).
Les 12 secteurs qui recrutent le plus en 2020

Le BTP
La santé
Les services à domicile
L’industrie
La distribution et le commerce de détail
La logistique et le transport
L’immobilier
La banque / finance
L’agroalimentaire
L’automobile
L’énergie
L’informatique

 
Les 20 métiers les plus demandés en 2020

Aide-ménager 
Infirmier
Technicien
Commercial
Cariste
Préparateur de commande
Maçon
Comptable
Aide-soignant
Soudeur
Négociateur immobilier
Chauffeur PL
Electricien
Auxiliaire de vie
Manutentionnaire
Cadre de santé
Menuisier
Conducteur de travaux
Technico-commercial
Chef de projet

11 secteurs en croissance par rapport à 2019
 
La santé : + 470 %
Le secteur de la santé était déjà en tension en 2019. La crise sanitaire a amplifié les besoins, notamment les profils d’infirmier(e)  et d’aide-soignant. Pour attirer les candidats, le secteur n’hésite plus à mettre la main à la poche et propose désormais des salaires de 1 800 € net minimum pour un aide-soignant (contre 1 600 € net jusqu’alors).
L’industrie : + 51 %
Des différences sont notables selon les filières : quand certaines entreprises industrielles sont en phase de réduction d’effectifs, d’autres connaissent un fort développement. Citons par exemple l’économie verte et particulièrement le secteur des équipements électriques qui est en plein boom grâce aux investissements dans les batteries pour voitures électriques.
L’audit et la comptabilité : + 40 %
Ce secteur relativement résilient  en période de crise reste actif en matière de recrutements, et ce d’autant plus qu’il est traditionnellement pénurique en candidats. Les profils d’experts-comptables sont toujours autant recherchés en cette fin de 2020.
Le BTP : + 35 %
Le secteur était déjà en tension en 2019. Le dynamisme apparent du marché de l’emploi pour le mois de décembre 2020 s’explique en partie par un effet de rattrapage suite à l’arrêt des chantiers au printemps . Le BTP est resté en activité pendant ce 2ème confinement et recrute de nombreux maçons, électriciens ou conducteurs de travaux.  Les principaux acteurs du marché français se déclarent confiants dans une reprise durable, grâce aux mesures gouvernementales de relance qui ont entraîné des niveaux de commandes records de chantiers privés.
L’énergie : + 33 %
Les projets d’efficacité énergétique des entreprises n’ont pas connu de ralentissement en 2020, ce qui a permis de garder tout le secteur dans une dynamique positive. La filière électrique, qui pèse pour 70% des emplois du secteur de l’énergie en France est toujours en pénurie  de main d’œuvre.
Le secteur public : + 27 %
Le secteur public qui souffre d’un manque chronique de professeurs des écoles ou de personnel médical pour les hôpitaux a conservé ses services ouverts lors du second confinement et prévoit un nombre conséquent de recrutements, aidé par le  desserrement d’un certain nombre de contraintes budgétaires.
L’immobilier : + 25 %
La crise sanitaire a déclenché de nombreux déménagements et de relocalisations, qui ont maintenus la location et la vente de bien immobilier en bonne santé. Malgré l’interdiction de faire des visites de biens au printemps comme à l’automne, le secteur rebondit très vite à la sortie de chaque confinement, en particulier dans les régions Paca, Idf et Grand Ouest. Les agents immobilier indépendants sont recrutés en nombre dans toutes les métropoles.
Conseil : + 24 %
Même si l’activité de conseil aux entreprises aura baissé en 2020, les recrutements reprennent rapidement. Les bonnes perspectives de rebond de l’économie en 2021 encouragent les entreprises à reprendre leurs investissements, notamment en embauchant des cadres, pour les accompagner dans leur transformation digitale.
Distribution & Commerce de détail : +10 %
Le commerce de détail alimentaire, et notamment la grande distribution, ont tiré profit du confinement, avec notamment un grand succès des drives. Le commerce de détail en ligne s’est également développé, grâce notamment au click & collect. La reprise des commerces de détail depuis le 28 novembre entraîne une reprise progressive des recrutements, particulièrement importants pendant la période des fêtes.
Services à domicile : + 9 %
Structurellement dans le secteur des services à domicile et de l’aide à la personne, le turn-over est important. La crise sanitaire venant s’ajouter au vieillissement de la population, les besoins en main d’œuvre se font toujours plus importants, notamment car les familles ne souhaitent plus mettre leurs aînés en EHPAD et préfèrent les maintenir au domicile. Depuis la rentrée, les agences spécialisées ne cessent de mener des campagnes de séduction pour attirer des candidats Les baby-sitter et les aides ménagères sont aussi très sollicités .
 
4 secteurs stables par rapport à 2019
 
L’automobile : + 4 %
Après une chute considérable de l’activité pendant le 1er confinement, le marché de l’automobile a connu une bonne reprise en juin, ce qui a nécessité de faire appel à de nombreux intérimaires. La demande qui se tourne de plus en plus vers les véhicules électriques ou hybrides, souvent assemblés en France, explique cette bonne forme relative. Ainsi, PSA a lancé une grande campagne de recrutement dans son usine d’Hordain dans le Nord pour ses utilitaires électriques.
L’informatique : + 4 %
Après quelques mois de ralentissements, les recrutements dans l’informatique ont bien repris et les perspectives de l’industrie sont favorables, au vu de l’accélération de la transformation numérique.
L’agroalimentaire : + 3%
Secteur gourmand en  main d’œuvre, l’emploi dans l’agroalimentaire était déjà dynamique avant le Covid. Sa croissance n’a pas été très entamée par la crise du COVID, et les besoins en recrutement sont toujours aussi forts, notamment dans le Grand Ouest.
La logistique / transport : + 1%
Une pénurie de chauffeurs de poids lourds qualifiés existe déjà depuis plusieurs années. Le confinement a  boosté les ventes du e-commerce, et avec lui les besoins  avec l’envoi de colis. Pendant le 1er confinement, La Poste est ainsi passée de 1,2M de colis/jour à 2M/jour et ce n’est pas redescendu ensuite. Pour autant, la forte baisse d’activité dans d’autres secteurs du transport limite la croissance.
 
4 secteurs en décroissance par rapport à 2019
 
Banque / finance : – 15 %
Les suppressions de postes (et d’agences physiques) sont au plus haut depuis 5 ans dans les banques traditionnelles partout en Europe. Toutefois, les recrutements se poursuivent de manière sélective : les banques sont particulièrement intéressées par les profils dans l’IT. Le secteur en pleine mutation notamment avec le développement des Fintech, ou l’introduction de la directive DSP2 sur les paiements. .
Restauration : -25 %
Le secteur de la restauration est lourdement impacté par les fermetures d’établissement liées à la crise du Covid. Malgré les aides gouvernementales et la vente à emporter, le secteur voit ses recrutements en baisse de -25% par rapport à décembre 2019, sans surprises.
Tourisme : – 35 %
Le tourisme a repris l’été dernier, à la suite du premier confinement mais à un niveau très inférieur à celui de l’année précédente, les vacanciers étant principalement hexagonaux. Il y a fort à parier qu’à la réouverture des frontières et une fois que la politique de vaccination sera sécurisée, la demande et les recrutements repartiront en flèche dans ce secteur .
 
Aéronautique : – 65 %
L’industrie aéronautique fait face à un effondrement de la demande suite à la chute du trafic aérien. Elle maintient sélectivement certains recrutements, notamment d’alternants et prépare l’avenir notamment en investissant dans la R&D dans l’avion à hydrogène.

 

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